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Si Salah avait pu, si De Gaulle avait voulu...

La guerre d'Algérie, censée avoir pris fin le 19 mars 1962 avec les "accords d'Evian" est encore bien présente dans l'actualité et les mémoires pour une bonne raison : c'est que l'on n'y comprend rien, tant la version communément admise et présentée comporte de nombreuses zones d'ombres, et méconnait nombres d'acteurs rejetés dans les poubelles de l'histoire.

 

Qui se souvient, ou a seulement entendu parler une seule fois des "Messalistes", de Ferhat Abbas, du MNA ou de Ramdane Abane, acteurs ô combien fameux de la rébellion, qui proposaient une sortie de guerre alternative à celle du FLN ?

 Une illustration de cette occultation massive est illustrée par l'affaire Si Salah, un épisode méconnu de la tragédie algérienne.

Fin 59, le stratégie du "plan Challe" a laminé la révolution algérienne, le défaitisme est à son paroxysme dans les rangs des "fellaghas", au point que la rébellion éxécute par centaines ses propres cadres qui refusent de poursuivre la lutte. 

Ce défaitisme sur le terrain est d'autant plus durement ressenti, que les combattants se sentent abandonnés par les "politiques" du gouvernement provisoire en exil.

"Les chefs responsables des wilayas 3 et 4 (algérois et Kabylie) accusaient les dirigeants de l'extérieur de poursuivre une lutte sans issue, non pour faire triompher la cause de l'Indépendance, mais bien pour satisfaire leurs ambitions personnelles. En effet, c'est en vain que les rebelles de l'intérieur réclamaient à Tunis et à Rabat des armes, des munitions, des hommes, de l'argent."

Surtout les combattants comme Si Salah reproche aux Ténors du FLN, Ben Bella en tête, de mener une révolution de" palace" dans les cabinets ministériels égyptiens.

 

Ainsi La pression des forces de l'ordre se poursuivant, l'extérieur persistant dans l'abandon de l’intérieur, certains chefs de la wilaya 4 (algérois) décidèrent de prendre contact avec les autorités françaises pour négocier un éventuel cessez-le-feu.

 

Les pourparlers furent conduits par les chefs rebelles dont les noms suivent ; LAKDAR, ABDELLATIF, adjoints des commandants de wilaya et du coté français par M. TRICOT, le lieutenant-colonel MATHON et le colonel JACQUIN. Les pourparlers aboutirent fin mai à l'accord suivant :

- Les fellaghas remettraient leurs armes entre les mains de la gendarmerie.

-Ceux d'entre-deux qui désireraient retourner dans leurs wilayas pourraient le faire.

- Les hors-la-loi coupables de crimes de droit commun auraient leur sort réglé ultérieurement, après que la paix serait revenue sur l'ensemble de l'Algérie.
- Les rebelles désirant rester en groupe seraient formés, en unités de travailleurs utilisés dans le cadre de grands travaux.

Les émissaires sont reçus par le général de Gaulle en personne, le 12 juin 1960, ils sont reçu à l'« Elysée » par le général qui prend acte de leur intention et leur annonce le discours qu'il va prononcer le 14 juin après un dernier appel fait à la rébellion extérieure, pour signer "la paix des braves".

 

Mais cette reddition et cette possibilité d'arrêter la guerre, ne convient pas au général, au contraire elle contrarie ses plans: lui ne veut traiter qu'avec la "rébellion extérieure" celle de Ben Bella, et traiter avec l'Egypte de Nasser, pour offrir l'Algérie au FLN.

Cette nouvelle trahison du général, parmi bien d'autres, illustre s'il en était besoin, son double jeu et son intention première qui est d'abandonner l'Algérie française avec la secrète intention de se poser en acteur mondial de la décolonisation, et de sacrifier ce pays, les pieds noirs, les harkis,et les algériens modérés, majoritaires partisans d'une paix préservant l'association avec la France, à son ambition personnelle.

Les émissaires rentrent en Algérie négocier la reddition avec leurs troupes mais ce qu'ils ne savent pas c'est que les autorités française sont en train de les condamner à mort en les dénonçant à la frange dure du FLN.

Sur le chemin de retour Si SALAH est intercepté, LAKDAR est abattu. ABDELLATIF également. HALIM, l'un des chefs qui avait accompagné Si SALAH en Kabylie et qui avait aussi participé aux pourparlers est assassiné, lui aussi.

Finalement Si Salah est tué lui aussi dans une embuscade française le 20 juillet 1961.

Une épuration sanglante se déclenche alors, éxécutée par un certain BENCHERIF, déserteur de l'ALN, repris récemment, condamné à mort pour avoir égorgé douze soldats français et qui avait été par mesure de grâce transféré en France.

Ainsi disparurent les hommes de bonne volonté qui voulaient sincèrement faire taire les armes.

 

Ainsi cet épisode comme bien d'autres, pose de cruelles questions :

La guerre d'Algérie aurait-elle pu prendre fin en juin 1960, toutes les conditions étant réunies pour "la paix des braves" ?

Le grand mystère : De Gaulle a-t-il quelques fois eu l'intention de garder la possibilité d'une Algérie française ou a-t-il sacrifié cette possibilité à son ambition internationale ?

Combien de vies auraient pu être épargnées, parmi les milliers de rebelles représentés par leur chefs, (dont Si Salah), méprisés, jetés en pâture aux extrémistes du FLN, parmi les Français d'Algérie également qui ont payé un lourd tribut aux opérations des barbouzes du général ?

Et enfin De Gaulle a-t-il choisi délibérément, de prolonger de deux ans la guerre et ses tueries, pour le résultat que l'on sait ?

 

http://www.algerie-francaise.org/si...

http://babelouedstory.com/voix_du_b...

http://cheliff.org/portail/?q=node/141

http://www.algeria-watch.org/fr/art...

http://algerie.eklablog.fr/ben-be

 

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