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Nuno Oliveira, aristocrate de l'art équestre: "Oubliez la technique et montez avec votre coeur". !

Nuno Oliveira tient une place importante dans l'équitation française et pas que dans le cercle confidentiel du "dressage".



Conseiller auprès des écuyers du Cadre Noir de Saumur, il dispensait régulièrement des cours d’équitation auprès de divers professionnels et amateurs français.
Bartabas le célèbre directeur du Théâtre Equestre Zingaro lui a même dédié une salle dans son Académie du Spectacle équestre de Versailles.

"L'épaule en dedans, c'est l'aspirine de l'équitation : Elle guérit tout."

L'équitation, on l'oublie parfois, est à l'origine une discipline militaire, héritée de la chevalerie du moyen âge, or le XX siècle marque la fin de l’emploi militaire du cheval, après un long déclin amorcé bien plus tôt.
Après la fermeture de l’école de Versailles, durant la Révolution française la plupart des écuyers formés à la haute école, qui sont des nobles, partent à l’étranger. La disparition des maîtres équestres français du territoire est l’une des conséquences de l’émigration des nobles dès 1790.

Ainsi au début du XIX siècle il ne reste plus que quelques écuyers formés selon l’ancienne manière et seuls quelques uns de leurs disciples reçoivent encore cet enseignement, le plus souvent de manière partielle.
La conservation de cette tradition ne peut se faire, d’autant plus qu’au XIX siècle la mode est aux chevaux de pur sang anglais, et non plus comme aux siècles précédents, aux chevaux ibériques. Ce changement est d’importance. En effet la conformation des chevaux de pur sang diffère considérablement de celle du genet d’Espagne.

Les chevaux de la péninsule ibérique on des allures naturelles assez raccourcies et relevées complétées par un équilibre naturel vers les hanches. Le pur sang, au contraire est taillé pour la vitesse, il dispose d’allures rasantes, d’un équilibre naturel sur les épaules et n’a que peu de disposition pour les airs rassemblés et relevés

Nuno Oliveira s'inscrit pleinement dans cette tradition équestre, mais enseigne, alors qu'il n’y a pratiquement plus dans le monde, d’institution militaire qui perpétue l’art du dressage des chevaux, à quelques rares exceptions, comme le Cadre Noir de Saumur l'académie équestre de Jerez, et l’école espagnole de Vienne.

 Nuno Oliveira est né en 1925 à Lisbonne au sein d’une famille plutôt aisée, très francophone. Il monte pour la première fois à cheval à l’âge de sept ans, mais doit cependant attendre sa onzième année avant de recevoir l’enseignement de son cousin et maître Joaquim Miranda.
Il devient très vite l’élève préféré de ce dernier qui de plus en plus va lui confier le dressage des chevaux en haute école.

 Il est ensuite invité à produire ses chevaux au Coliseo Dos Recreios, prestigieuse salle de spectacle de la capitale portugaise. Nuno se taille ainsi, progressivement, une réputation de dresseur averti, en 1948, il est déjà devenu, pour ainsi dire, le maître équestre portugais.

Les grands principes équestres d’Oliveira :
L’équitation de Nuno Oliveira est basée sur une synthèse entre la haute école classique du XVIII siècle, initiée par Pluvinel, fondée par de La Guérinière (le classique) et les procédés très puissants et très particuliers inventés par Baucher (le technicien) au XIX siècle.

Antoine de Pluvinel:
> Véritable précurseur de l'école d'équitation française, Antoine de Pluvinel a sauvegardé, transmis et fait évoluer les techniques équestres utilisées en Italie à la fin du XVIème siècle.
> On lui doit cette formule devenue célèbre: "...la gentillesse est aux chevaux comme la fleur sur les fruits, laquelle ostée ne retourne jamais."
>
> François Robichon de la Guérinière:
> Père de l'équitation Française, nous retiendrons surtout qu'il est un écuyer novateur par sa pratique dont un des secrets fut l'épaule en dedans. Il est le premier à en codifier les principes et on lui en attribue la paternité bien qu'un écuyer antérieur (Newcastle) l'ait pratiquée.
>
> François Baucher:
> Le "moderne"il a cherché à systématiser, rationnaliser le dressage des chevaux "Demander souvent, se contenter de peu, récompenser beaucoup. »
> « Mains sans jambes, jambes sans mains. »

Le maître portugais refuse pour autant de s’enfermer dans un système. Pour lui le physique et la psychologie de chaque cheval sont uniques et appellent donc un dressage unique.
Le dressage selon Nuno Olveira se caractérise avant tout par une recherche constante de la légèreté. Les aides- mains, jambes- doivent devenir les plus limitées possible, jusqu'à être presque inexistantes. Il faut rechercher une impulsion, un calme et un équilibre toujours plus importants. « Des chevaux de feu que l’on conduise avec un fil de soie » disait-il.
Le principe fondamental du maître est que le cheval doit ressentir en permanence le même plaisir au travail que le cavalier. La beauté, l’aisance d’un mouvement pour le cheval prime donc logiquement sur sa précision géométrique. L’équitation devient donc plus un art qu’un sport.

 

Commentaires

  • Très enrichissant. En lisant ces lignes j'ai pu acquérir quelques connaissances supplémentaires. Notre petite fille a-t-elle lu ce texte elle, qui tentait de dresser Looping dans notre pré.? Elle aimait ça ! Il serait très intéressant d'avoir un commentaire de cavaliers. Pour ma part, je pense que c'est être en "communion" constante avec son animal, profonde, sincère, en confiance. C'est comme ... "un enfant à qui l'on apprend à lire et à écrire, avec patience et douceur, application. Toujours mieux, toujours mieux ! Le dressage d'un cheval, l'équitation elle-même, est un art plus qu'un sport en effet.. Et Il faut être très doué je pense. Mais un cheval ne trahit jamais son Maître.

  • Merci Minouche, je ne suis pas sûr que la petite fille dont tu parles soit suffisamment "apprivoisée" pour aller jusqu'à lire mes textes...cela viendra je n'en doute pas. Avec mon fidèle "Chico", j'étais patient, mais je n'ai jamais cédé avant lui...je suis très à cheval sur ce principe...Bises et à bientôt...

  • Merci minouche, la saleté a eu le dessus et doit fanfaronner, peut être même exulter, si ce n'est moi ce sera le temps qui lui fera regretter sa morgue, et son orgueil, soyez en sûr.

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