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Le retour à Ascalon se déroule sans encombres, mon frère boiteux à cause d’une vilaine blessure reçue au siège du gué de Jacob, est juché sur Jason, tandis que je mène l’étalon à la bride. Il me plaît de ramener mon frère à la maison nous sommes tous deux vétus à la mode arabe, et nous pouvons passer inaperçus aux milieux des villageois qui pourraient avoir envie de s’en prendre à des envahisseurs francs.
Le village où se trouve le couvent s’appelle Itibâr ou l’Expérience, il se trouve à deux jours de chevauchée d’Ascalon et sire Jocerand m’a autorisé à emprunter un de ses chevaux pour aller à la recherche de mon frère Yves; j'ai mis des habits arabes pour ne pas risquer la mort, j’ai cheminé dans la garrigue et la pierraille pendant deux jours et les bédouins m’ont indiqué les chemins pour arriver en vue du village où je vais peut être retrouver enfin mon cher frère.
Ma recherche n’a pas été vaine, avec les quelques mots d’arabe appris ces dernières années j’ai pu m’entretenir avec des dizaines de sarrasins et ma ténacité a payé: un vieux musulman me dit qu’on lui a parlé d’un franj le nom qu’ils donnent aux chrétiens, un géant barbu et boiteux, aux bras démesurés qui a fréquenté la mosquée d’Ascalon l’an passé et qui s’est fait remarquer par tous les frères pour sa grande piété; il m’enjoint à me rendre à la mosquée où je trouverai sans doute des croyants qui l’ont fréquenté, et qui ont prié avec lui.