Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les hirondelles et le chat de gouttière.

Du temps de mes vaches grasses, j'avais deux chevaux, un pur sang,que j'avais acheté à une amie éleveuse amateur, et un petit arabe aussi beau que doux et affectueux.
L'entretien des deux équidés comportait un ferrage tous les trois ou quatre mois et c'est Marius un maréchal ferrant en fin de carrière qui venait avec sa camionette et sa forge portative, tailler et ferrer les deux bestiaux.


 


Marius ferrait à la française, ce qui signifie qu'il ne tenait pas les pieds des chevaux et qu'il avait besoin d'un aide, moi en l'occurrence pour tenir les sabots. C'est ainsi que nous passions deux bonnes heures à déferrer, curer, rogner, parer, chauffer les fers, les mettre en forme, les ajuster, clouter, river, puis limer, pour offrir aux deux destriers deux paires de chaussures neuves.

C'était également l'occasion pour nous de deviser, de parler tout en travaillant, Marius étant intarissable, après une carrière de presque cinquante années de ferrage.



C'était un personnage: chasseur, pêcheur, braconnier à ses heures, un peu maquignon dans le commerce de chevaux, coureur de jupons, également, amateur de bonne chère et de petit blanc sec, il était de plus conteur et je crois un peu inventeur d'histoires, sur sa vie son travail, et relatait tout un tas d'anecdotes savoureuses.

Ainsi il me raconte un jour cette histoire de chats et de gendarmes.



Dans son village, où il était connu pour faire les quatre cent coups, il reçoit un jour la visite des gendarmes, deux pandores viennent frapper à sa porte; en effet quelques voisins du quartier sont allés se plaindre que leurs chats avaient disparu, et avaient suggéré que le responsable pourrait bien être Marius et ses copains chasseurs qui avaient sans doute fait un carton sur les greffiers, un jour de désoeuvrement.



Il se trouve que ce jour là, les copains sont justement ensemble, et sont en train de déguster un petit Macon, en grignotant un peu de charcuterie apportée par l'un des compères, exerçant le noble art de charcutier.

Toute l'assemblée, Marius en tête, nie farouchement être les auteurs du carnage de félins, arguant de leur profond amour pour ces petits animaux, de leur goût prononcé pour le respect de la loi et des ses représentants, de et leur incapacité fondamentale à faire du mal à qui que ce soit.



Philosophant sur la méchanceté de notre époque et la tristesse que lui inspirait à la fois le destin tragique des minous, et la délation des voisins, Marius propose aux gendarmes de ne pas partir sans partager le verre de l'amitié, ce qu'acceptent volontiers les deux pandores après un premier refus de politesse.
Tout ce petit monde trinque donc en levant son verre de Saint Véran, Marius n'ayant pas son pareil, pour détendre l'atmosphère par un bon mot ou une gauloiserie.



Au deuxième verre -pour ne pas partir sur une seule jambe- Marius propose aux enquêteurs, un peu de charcuterie, une terrine concoctée la veille par l'ami charcutier; après s'être un peu fait prier, les deux brigadiers prennent une morceau du pâté accompagné d'une tranche de pain et savourent en connaisseurs, félicitant l'artisan pour l'excellence de son oeuvre, puis ils repartent, tout le monde se souhaitant bonne continuation, et en espérant que les assassins de chats soient vite démasqués.



C'est ainsi, concluait mon ami Marius, en s'esclaffant "que j'ai fait manger de la "terrine de chat", à deux poulets.
 

Commentaires

  • Excellent, l'histoire de la terrine...!!

  • JP, oui je crois que je m'étais pissé dessus à la chute"finale",Marius n'avait pas on pareil, et savait "y" faire...bises à ta maman et à ton père...profites en bien....

  • Oui JP, je crois bien que je m'étais pissé dessus à la chute finale ,tant Marius savait "y" faire...
    Bises à ta maman et à ton père...profites en bien....

  • Je la connaissais tu me l'avais déja raconté mais elle est toujours aussi drole

  • Merci Monsieur Tom, vous allez bien j'espère...Il en est d'autres que vous ne connaissez point, Bonne soirée...

  • Blasé,gavé de classiques,un.des meilleurs textes du xxi siècle,je ne ne plaisante pas.....

  • Perrot tu me flattes arrête ..je bande .....

Les commentaires sont fermés.