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La plume.

Il était une fois, un petit garçon, du nom de Colin, il vivait dans une chaumière À l’orée de la forêt…

 


Ce petit garçon était doué d’une grande sensibilité il sentait l’âme des êtres et des plantes, il sentait en lui la germination des graines encore enfouies sous la terre, la puissance de la sève qui irrigue les arbres, la macération des fluides qui font éclore les bourgeons
Il sentait le moindre parfum de fleur à peine éclose, les exhalaisons des terres fraichement labourées

Ces forces puissantes et irrésistibles de la nature, il les ressentaient à l’oeuvre en lui même, des tressaillements dans ses reins, des démangeaisons, des tiraillements le parcouraient et le poussaient à s’unir à ce grand mouvement de la vie qui s’éveille après la longue nuit de l’hiver.

C’était donc un soir de printemps qu’il écoutait les bruits du soir à la fenêtre du fenil: le cri de la chouette en chasse, le tu du hibou, le coassement des grenouilles au loin dans une mare ou un fossé….

C’était un de ces soirs uniques et magiques ou le portail de la réalité s’entrouvre sur le merveilleux et le fabuleux pour ceux qui savent voir avec le coeur….
Et le merveilleux s’entrouvrit….

Alors qu’il était sur le point de s’endormir, bien calé dans l’embrasure de la lucarne, une chouette effraie vint se poser tout à côté de lui, elle ne resta pas mais en s’envolant elle le frôla de son aile silencieuse et laissa tomber une plume blonde et blanche.
Colin s’en saisit, et la porte à ses narines et aussitôt son âme libérée de son corps s’envole dans l’air doux de cette nuit de fin avril où une demi lune scintillante éclaire les champs et les chemins d’une belle lumière pâle et dorée.

L’enfant vole littéralement accrochée à sa plume magique qui le guide à la cime des arbres près de la chaumière puis au faitage des maisons du village tout proche…..
La plume est commme enchantée elle l’emmène maintenant au firmament parmi les myriades d’étoiles et de galaxies, puis elle redescend sur terre, mais fait voyager Colin dans le temps, l’enfant revoit et revit toute sa courte existence: les semaines passées, les mois puis les années, égrenant les merveilleux souvenirs de son enfance heureuse et insouciante.
Il revit sa naissance et son premier cri puis égrène et visite la longue litanie des visages de ses parents et aieux pour aboutir au premier matin du monde:

Colin est devant une grande vallée fertile inondée d’un soleil levant éblouissant chaud et doré; au beau milieu coule une rivière bordée d’aulnes et de peupliers, où une nuée d’oiseaux de toutes espèces chantent et piaillent
Ce jardin d’Eden regorge de fruits de toutes sortes, d’une multitude de fleurs aux parfums délicats, de treilles et de pampres chargés de lourdes grappes mûres et odorantes …..
Une jeune fille arrive nue, à la longue chevelure blond roux, cueille de sa main blanche, une belle grappe de raisins bleus au jus rouge sang, et la tend à Colin….

Les deux enfants se délectent sans un mot des grains sucrés et juteux, la jeune fille le prend par la main et l’entraîne dans un grand champ de blé presque mûr, ils marchent longuement dans le froment blond et odorant
La plume de Colin les entraîne à nouveau dans les airs, les deux enfants survolent la plaine fertile, les champs fraîchement labourés, les vignes les vergers et les Bois.
Il survolent les forêts amazoniennes, l’Himalaya et les déserts de sable.
Ils arrivent au Tibet, ou un vieux moine les attend, depuis mille ans
Ils leur raconte alors cet histoire de mendiante et de génie:

Il était une fois un jeune garçon, Champo, qui gagnait sa vie dans la rue car son père était trop pauvre pour le nourrir lui et ses frères.
Un jour qu’il jouait du fifre devant le temple de la ville, une très vieille mendiante lui demande l’aumône; or l’enfant n’a pas encore gagné un yuan, mais il lui propose la moitié de son maigre morceau de pain.
Aussitôt la vieille se transforme en génie, et remercie le garçon pour sa générosité.
Grâce à son don gratuit, Champs s’en est attiré les bonnes grâces, ce dernier lui propose de faire trois voeux qui se réaliseront immédiatement.
Champo le « généreux » demande alors au génie d’exaucer les trois voeux suivants:

1°) »Voir mes parents et mes frères manger à leur faim tous le jours ».
Aussitôt le garde manger de famille est rempli de victuailles, et de mets délicats tous plus appétissants les uns que les autres.

2°) « Donner un abri à tous les miséreux de la ville » Aussitôt les portes s’ouvrent et chaque mendiant de la ville se voit invité par une riche famille.

3°) « T’avoir, toi génie, à mon entière et seule disposition, jusqu’à la fin de mes jours ».

Et c’est ainsi que par sa simplicité, sa sagesse et un peu de ruse, Champo devint le plus heureux des homme…

 

Le jour va se lever , une lueur dans le rose du levant et la brume matinale au dessus des bois, indique une très belle journée de printemps à venir.
La terre et les arbres exhalent de délicats parfums presqu’imperceptibles …

Colin tel un oiseau de nuit redescend de son perchoir nocturne et rentre dans sa chambre pour y terminer sa nuit; en se couchant, une plume légère tombe de ses cheveux sur son oreiller, il s’endort enfin….

 

Commentaires

  • Joli conte onirique au goût champêtre et exotique.plein de sagesse.

  • Joli conte onirique au goût champêtre et exotique.plein de sagesse.

  • Merci Roberto petit conte biblique et champêtre il est vrai, je ne peux renier mes origines campagnardes...

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