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Le palio de Sienne: ferveur et démesure.

 


Pendant une semaine cette petite ville de province si calme et si sereine , au charme si envoutant et si mystérieux, vit dans une fièvre et une exaltation, touchant à l'hystérie.

 

Les Siennois sont passionnément attachés à cette tradition qui maintient le souvenir des libertés communales et du glorieux passé militaire de la ville.
Cette fête équestre et plutôt virile, remonte au seizième siècle au moment où la république indépendante de la ville tombe, et avec elle l'orgueilleuse indépendance Siennoise.
Dès cette époque, chaque quartier de la ville est représenté par une contrada, sorte de milice assurant différentes fonctions et tâches variées, en premier lieu la défense et la sécurité de ses concitoyens.

Ces contrades , dix sept au total, sont dirigées par leur gouvernement propre, élu tous les deux ans, elles incarnent la solidarité, l'engagement politique et l'attachement des Siennois à leur liberté et leur indépendance.
Elles portent chacune un nom en lien avec la nature: animal, plante, réel ou fantastique: Tartuca (la tortue), Onda (l'onde), Lupa (la louve), Nicchio (la coquille), Oca (l'oie), Valdimontone (le mouton), Giraffa (la girafe), Selva (la forêt), Torre(la tour), Leocorno (la licorne), Bruco (la chenille), Aquila ( l'aigle), Civetta (la chouette), Chiocciola, Drago, Pantera, Istrice.

La course se déroule sur le campo de Sienne, cette place si particulière, sans équivalent dans le monde, en forme de coquille. Le campo est le coeur vibrant de Sienne, nulle voiture n'y est autorisée, c'est le centre de sa vie civile, des fêtes, des célébrations religieuses, le lieu où l’on fait un brin de causette, en été, tandis que les enfants jouent; le campo est dédié tout entier à l'homme, et à ses activités; avec cette acoustique si particulière, qui fait qu'on entend la voix d'une personne qui chuchote à l'autre extrémité de la place pourtant immense, comme si elle était à côté de vous.
Après un long cérémonial, où les concurrents et leurs montures défilent dans les rues de Sienne, suivis par les habitants de leurs quartiers, arborant bannières et oriflammes, le départ est donné.
La course en elle même est violente et dangereuse, les cavaliers montent à cru, c'est à dire sans selle et sans étrier, armé chacun d'un nerf de boeuf, destiné plus à frapper les adversaires que la monture.

La course est acharnée, c'est plus une bataille fougueuse, rappellant le bouzkachi afghan, qu'une course, les chutes sont fréquentes et spectaculaires, parfois graves. Elle se déroule dans une atmosphère de délire où chaque quartier hurle soit pour encourager son cavalier soit pour insulter un adversaire.

La furie et la passion atteignent leur paroxysme à l'arrivée , les habitants des quartiers ont mis tant de ferveur et d'espoir dans leur favori qu'il leur arrive de lui administrer une sévère correction si par malheur il ne rapporte pas la victoire….

Loin d'être folklorique, bien qu'elle attire des milliers de visiteurs, cette tradition maintient et cultive un mélange complexe de rivalité passionnelle et de solidarité fraternelle, de ferveur religieuse et de superstition, qui unit tous les siennois dans l'amour et la fierté de leur ville, dans une sorte de communion, quelque peu irrationnelle, et pourtant profondément humaine.

Et puis le lendemain tout est fini, Sienne est redevenue cette bourgade discrète et mélancolique, un peu hors du temps et du monde, à la fois antique et rurale, digne et simple, mélancolique et fière de sa splendide civilisation.

http://www.blinkx.com/watch-video/palio-vu-de-l-int-rieur/Km9vJjwcx-V49o5-PFY99w

 

 

 

 

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